Matthew Grella n’a pas cherché à devenir une célébrité Instagram, mais il a atteint le statut d’influenceur lorsqu’il est devenu pour la première fois l’un des utilisateurs suggérés d’Instagram en 2014. Aujourd’hui, l’homme originaire de Saskatoon connu sous le pseudo de @oneyoungboy partage ses superbes photos avec 70 000 abonnés. Et il s’interroge aussi sur l’évolution de sa marque personnelle, alors qu’il approche du tournant de la trentaine.
L’Instagram de Matthew, c’est l’évasion suprême : attendez-vous à y admirer paysages et ciel bleu, fleurs roses, café, intérieurs minimalistes et invitants, architecture remarquable, le tout saupoudré de selfies originaux. « L’ombre et la lumière m’ont toujours fasciné, et les objets de tous les jours représentent un moyen intéressant d’amener le regard vers un espace insolite », explique-t-il. Son sens esthétique marqué et le nombre impressionnant de ses abonnés l’ont amené à collaborer avec des marques prestigieuses, telles que McDonalds, Grey Goose, Purdy’s Chocolate, Via Rail, NBA Canada et bien d’autres.
Mais, comme de nombreux milléniaux, Michael a l’impression que sa relation avec les médias sociaux change à mesure qu’il vieillit. « J’ai l’impression que je dois repositionner ma marque parce que je vais avoir 30 ans. Je ne suis plus aussi jeune que je l’étais », raconte-t-il. Son défi : trouver une façon d’évoluer sur sa plateforme sans perdre sa liste impressionnante de clients et ses abonnés de longue date.
Bien qu’il préférerait rester neutre, il reconnaît que les médias sociaux peuvent être utilisés pour provoquer des changements positifs. Il ressent la responsabilité de prendre la parole : « C’est le moment que nous avons pour, collectivement, parler haut et fort et faire entendre notre voix. »
L’une des causes qui lui tiennent à cœur ? La sensibilisation à la maladie mentale. Cette question présente une dimension bien personnelle pour l’influenceur : « Mon combat pour surmonter la dépression et l’anxiété a été difficile. »
Si les médias sociaux peuvent faciliter les discussions au sujet de la santé mentale, Michael souligne qu’ils peuvent aussi être la source du problème. « Instagram peut être très déroutant, et je dois prendre un peu de recul, parce que ça peut être un univers vraiment angoissant. C’est parfois très compétitif et artificiel », explique-t-il.
Dernièrement, Michael a pris soin de lui et n’a pas publié aussi fréquemment qu’à l’habitude. Il y a une pression pour publier uniquement des moments qui sortent de l’ordinaire, et Michael tente d’atteindre un équilibre plus sain et plus réaliste. « J’apprécie vraiment les moments de simplicité et de calme. Je suis du genre à aimer rester à la maison. »
L’activité fluctue peut-être sur @Oneyoungboy, mais ce n’est pas le cas de l’avenir financier de Michael. Adepte de l’épargne, il a contribué à des fonds communs de placement et à un RÉER au cours des sept dernières années. « J’ai toujours pris soin de me payer en premier. J’ai commencé par mettre 25 $ dans mon compte chaque mois, et j’ai ensuite commencé à en mettre plus. Avec le temps, c’est devenu une somme considérable. »
« Moka est un autre moyen pour moi d’épargner et d’investir petit à petit, ajoute-t-il. J’aime les choses qui se font de manière passive. C’est invisible, et je n’ai pas à y penser. J’aime l’idée d’un tout : de toutes petites choses qui se combinent pour devenir très importantes un jour. » Pour Michael, Moka est sa tirelire numérique pour son fonds d’urgence.
Michael dépense sur des articles qui embellissent son appartement, comme deux poissons combattants pour différentes pièces et un ficus, mais il sait aussi comment dépenser de façon réfléchie. Lors d’une récente visite chez Winners, il s’est procuré un maillot de bain et un jean Levi’s à 15 $. « Il y a toujours de bonnes aubaines chez Winners. »
https://www.instagram.com/p/BdbinfxDhSy/?taken-by=oneyoungboy
Ville d’origine de Michael, Saskatoon est pour lui une grande source de réconfort, et y vivre lui permet d’épargner davantage qu’il ne pourrait le faire dans une ville plus grande comme Toronto ou Vancouver. Il complète son revenu provenant de ses collaborations avec des marques en enseignant le français à des fonctionnaires et en étant serveur dans un grand restaurant. De plus, son loyer lui coûte peu, puisqu’il loue le sous-sol de sa grand-mère. (En fait, ses grands-parents sont une raison importante pour laquelle il aime autant Saskatoon. Il est très proche de ses deux grands-pères – l’un lui a transmis sa passion de la photo, et l’autre lui a enseigné à être toujours gentil – et aujourd’hui, il considère ses grands-mères comme faisant partie de son groupe d’amis.)
Même s’il adore vivre présentement dans cette ville, il rêve de déployer ses ailes un jour. Son objectif serait de déménager dans un endroit comme Paris, et peut-être y lancer son agence créative.
Michael n’aurait jamais cru qu’il deviendrait une marque et il sait qu’il a eu de la chance. « Je crois fermement en l’importance d’être payé pour faire ce qu’on aime, et particulièrement d’être payé pour son art. »
Il se sent aussi privilégié d’avoir la liberté d’avancer vers l’avenir selon ses propres termes : rien ne le retient, ni carrière traditionnelle, ni maison, ni relation amoureuse. Ce qui veut dire qu’il peut plier bagage et s’en aller dès qu’une occasion se présente. En mars d’ailleurs, inspiré par deux invitations à un mariage au Mexique, il y séjournera pendant cinq semaines et espère prendre part à des collaborations entre les deux célébrations. On a déjà hâte de voir les photos.